Paul Verlaine, « Vœu », Poèmes saturniens, A. Lemerre, 1866
Ah ! les oaristys ! les premières maîtresses !
L’or des cheveux, l’azur des yeux, la fleur des chairs,
Et puis, parmi l’odeur des corps jeunes et chers,
La spontanéité craintive des caresses !
Sont-elles assez loin toutes ces allégresses
Et toutes ces candeurs ! Hélas ! toutes devers
Le printemps des regrets ont fui les noirs hivers
De mes ennuis, de mes dégoûts, de mes détresses !
Si que me voilà seul à présent, morne et seul,
Morne et désespéré, plus glacé qu’un aïeul,
Et tel qu’un orphelin pauvre sans sœur aînée.
Ô la femme à l’amour câlin et réchauffant,
Douce, pensive et brune, et jamais étonnée,
Et qui parfois vous baise au front, comme un enfant !
Solstice d’hiver : une salle, deux ambiances
5 raisons de lire les Poèmes saturniens :
- Pour « Mon rêve familier »…
- Pour tout « Melancholia ».
- Pour l’inspiration baudelairienne.
- Pour l’exercice de style entre le lyrisme romantique, l’art pour l’art parnassien et l’appel aux sens symboliste.
- Pour se souvenir qu’il n’y a pas que « Les sanglots longs / Des violons / De l’automne…» !